Si vous me suivez sur les réseaux sociaux, vous savez qu’à la fin du mois d’avril, j’ai eu l’opportunité de passer une matinée en immersion dans un collège en Norvège. 😍 C’était l’occasion pour moi d’en apprendre davantage sur le système de l’enseignement public norvégien et pour eux, de rencontrer une francophone et d’être confrontés à cette langue (c’est leur langue étrangère) avec une native.

Mon objectif, à travers cet article et peut-être les suivants, c’est de vous partager mon expérience. Gardez à l’esprit qu’il n’y a pas deux situations identiques concernant les écoles en Norvège ou en Suède ni même encore en Finlande. Rien n’est homogène contrairement à ce que peuvent prétendre des personnes qui aimeraient présenter une image lisse et parfaite de ces systèmes montrés comme exemplaires. Oui, il y a des bases et des cadres légaux comme partout ailleurs mais les moyens mis à disposition et la mise en œuvre peuvent vraiment varier et … gare aux généralités.

Ce n’était pas mon premier contact avec le monde scolaire norvégien

J’avais déjà eu l’opportunité de discuter avec des enseignants de l’enseignement primaire l’an dernier quand j’étais en Wwoofing. Je savais donc déjà que la réalité du métier n’était pas celle qu’on nous vendait en Belgique ou en France.

Pour la faire courte : en Norvège aussi, dans certaines régions, les profs sont en sous-effectifs, les moyens mis en œuvre ne sont pas toujours forcément pertinents et il y a des lacunes au bien-être des enseignants à qui on demande toujours plus. Même ici à Oslo, j’ai vu des tracts et des affiches dans le métro alertant sur le manque d’enseignants disponibles à l’heure actuelle. Cependant, les classes n’explosent pas encore et la situation reste gérable même si nous ne sommes pas dans ce paradis pédagogique dont on nous vante les mérites dans tous les articles de presse.

L’école en Norvège – à Oslo : contexte, public et organisation

Concernant l’emploi du temps, comme vous le voyez :

• les heures de cours font 60 minutes
• avec une pause de 10 min entre chaque cours
• ils ont des cours de cuisine et de soins à la santé (Mat og helse), d’art plastique (Kunst og håndverk) selon l’année et même de « vie au grand air » (friluftsliv)

Élément surprenant #1 : la liberté laissée aux élèves

C’était la première fois que j’étais pleinement plongée dans une école du système scolaire norvégien et je dois bien avouer que certains éléments m’ont surprise voire déstabilisée. 😅

Pour commencer, dans cette école, il n’y a pas de sonnerie. Jamais. Les élèves savent que les cours commencent à 8h30 donc ils doivent être là à l’heure et le cours commencent. (C’est une bénédiction pour l’absence de stress que cette satanée sonnerie peut générer mais tu as intérêt à garder l’œil sur ta montre pour ne pas dépasser!)

Dans les faits, j’ai observé que plusieurs élèves arrivent en retard et qu’il ne se passe … rien. L’élève arrive, s’assied et s’installe comme les autres pour suivre le cours / la présentation. Tant pis pour lui/elle si le début a été manqué.

De manière générale, je suis très surprise par la liberté qui leur est accordée. Certains se lèvent au milieu du cours pour sortir de la salle de classe sans rien demander à personne et reviennent quelques minutes plus tard (sont-ils allés aux toilettes? fumer une clope? who knows? 🤷‍♀️), certains discutent ostensiblement pendant le cours sans que la prof ne réclame le silence ou utilisent leur téléphone portable (c’est autorisé dans règlement). Et c’est un aspect que j’observe beaucoup dans la vie en Norvège. Les jeunes ici sont laissés très libres, y compris dans les espaces publics. (Dernier exemple en date: voir une adulte laisser ses enfants monter sur les sièges du métro et se balancer sur les barres d’accroche pendant 40 minutes.)

Dans la même veine, un autre élément surprenant (et pas forcément négatif!), c’est que le prof peut laisser ses élèves seul.es en salle de classe avec du matériel pour travailler sur des projets. Quand j’ai visité la salle de musique par exemple, nous avons malencontreusement interrompu un groupe d’élèves en pleine réflexion créative alors que l’enseignant était dans un autre local avec d’autres élèves. 😅

Éléments surprenants #2 : l’espace occupé et

#3 l’équipement fourni

Un autre élément hyper surprenant, c’est l’espace dont ils peuvent disposer. La taille de leur école doit faire au moins 2 fois celle de l’école dans laquelle j’enseignais en Belgique 🤯 Ça m’a fait tout bizarre de voir autant d’espace dans les couloirs, la cour de récréation et même les salles de classe !

Ils sont environ 350 élèves pour une petite trentaine de profs et ils sont équipés d’outils tout confort (certains se souviennent peut-être de la salle des profs que j’ai partagée en story ^^), depuis des salles de cuisine jusqu’aux salles de musique (avec 25 guitares, un synthé, des micros pour faire de l’enregistrement…) en passant par un skatepark dans la cour récréation ou un parking vélo.

Les élèves et les profs sont également tous et toutes équipé.es d’un ordinateur portable fourni par l’établissement et d’un casque. Ils le laissent à l’école où les machines rechargent pendant la nuit et ils peuvent donc les utiliser pendant la journée. L’apprentissage par les outils numériques fait donc pleinement partie de leur quotidien et les élèves que j’ai vus ont l’habitude de faire des quiz interactifs par groupe à chaque cours pour réviser la matière ou s’entraîner. Ils complètent aussi leurs feuilles et prennent des notes au numérique.

Ces nouveaux outils et infrastructures ont un impact énorme sur les apprentissages, de même que le cadre mis en place par les enseignants. Et contrairement à ce qu’on nous présente souvent, ce n’est pas toujours positif …

▶ Le sujet t’intéresse ? Découvre la deuxième partie sur le sujet dans cet article.