La semaine dernière, je vous partageais une partie de mon expérience en collège en Norvège. Vous avez été plusieurs à apprécier l’article qui sortait un peu de ce que je compte écrire sur ce blog alors j’allonge un peu plus la parenthèse avec cette partie II. 😊

Je rappelle qu’avec cet article, je vise à partager mon expérience dans un collège de la ville d’Oslo, en Norvège. Ne pensez pas que ce qu’il s’y passe se passe partout en Norvège ou pire, partout dans les pays nordiques. Généraliser ces expériences et dire « en Norvège, on fait ceci », ça contribue à répandre une image très évangélique de l’Éducation ici. Or, tout n’est pas parfait loin de là.

L’environnement de travail

Je voulais revenir un peu sur l’environnement dans lequel évoluent les élèves et les enseignants de l’école que j’ai eu la chance de visiter. Comme je l’avais écrit précédemment, il y a beaucoup beaucoup d’espace, aussi bien dans les locaux que dans les couloirs ou même à l’extérieur. J’imagine que grandir et apprendre dans ce type d’environnement doit être très agréable et créer une vision du monde assez large et plutôt positive. (A l’inverse des écoles où les élèves s’entassent dans des petits locaux mal éclairés et à peine aérés… Ici, ils peuvent occuper l’espace et ils sont invités à prendre leur place. Il y en a pour tout le monde.)

Les élèves que j’ai pu côtoyer et avec lesquels j’ai interagi étaient plutôt semblables aux ados que j’avais dans mes classes en Belgique. Mon incursion dans leur classe de français était un événement inhabituel dans leur quotidien et j’étais observée avec des regards curieux.

L’usage des nouvelles technologies

Nouvel élément surprenant pour moi : les élèves avaient du mal à lire ce que j’écrivais au tableau ! (Et non, ce n’était pas parce que j’écrivais mal 😜)

Avec l’arrivée de l’ère numérique à l’école, ils n’écrivent pratiquement plus à la main et donc l’écriture cursive se perd. La difficulté la plus courante ? Distinguer les « m » et les « n ». La collègue qui m’accueillait regrette ce problème-là aussi, surtout pour son fils qui, à l’école primaire , n’apprend pas à écrire avec une feuille et un crayon mais avec un … iPad.

Cela pourrait paraître comme un progrès car l’enseignement évolue avec son temps. Or, elle constate elle-même des défaillances de motricité fine des apprenants directement en lien avec l’absence de mobilisation de la main dans le geste d’écriture …

Peut-être la Norvège reviendra-t-elle sur cette décision dans quelques années. Affaire à suivre !

La maîtrise de la langue

Pour la langue française, la maîtrise est encore difficile, il faut l’avouer. En revanche, j’ai rencontré 3 classes d’ados qui parlent un anglais tout à fait acceptable et d’un bon niveau. Leur avantage ? L’apprendre depuis qu’ils ont 6 ans, dès l’école primaire.

L’anglais a un statut très particulier ici en Norvège et n’est pas considéré comme une langue étrangère. Une très grande partie de la population le parle couramment, sans parler du fait qu’ils consomment (comme nous) beaucoup de contenus culturels anglophones.

Le niveau de maîtrise des élèves

Le contexte scolaire en Norvège est assez particulier de mon point de vue.

La collègue qui m’accueillait déplorait un peu le faible niveau de progression observé durant ces deux dernières années (le covid a fait des ravages dans tous les systèmes scolaires) mais aussi de manière globale. La Norvège n’est pas réputée pour l’excellence de ses élèves et de ses étudiants.

Ils sont classés 14e à peine aux tests PISA 2018 là où la Belgique est classée 17e et la France 18e . De son côté, le voisin suédois est classé 7e, la Finlande 3e et le Danemark 13e.

J’ai vraiment eu l’impression (et je l’ai encore) que la Norvège ne cherche pas à avoir des élèves et des étudiants bien formés mais plutôt des jeunes épanouis. Le curseur est placé sur un critère différent que celui de la maîtrise des différentes matières. Les jeunes rencontrent assez peu de contraintes et de frustrations vis-à-vis de l’école, ils sont laissés très libres dans leur quotidien : cours jusque 14h30, pas de devoirs (ou en option et sur base volontaire).

Autre détail important : ils ont leur mot à dire dans le programme que le professeur voit avec eux. Les référentiels ont intégré la négociation des méthodes employées par l’enseignant pour voir la matière au cours de l’année. Si l’élève souhaite aller à l’encontre de la méthode conseillée par le prof, c’est son droit et l’enseignant doit varier ses méthodologies après accord avec les étudiants – même si elle/il a constaté leur inefficacité.

L’accent est mis davantage sur le parcours et la réflexion pour arriver à la conclusion plutôt que sur la conclusion elle-même. Une toute autre façon d’envisager l’apprentissage à l’école pour le coup !

Quid des profs ?

 Je vous avais dit que pour le collège d’environ 350 élèves, il y avait une trentaine de profs. Dans cette école, la volonté est affirmée de vouloir constituer une équipe éducative stable pour suivre les ados dans leur scolarité.

Un enseignant donne donc souvent plusieurs matières à une même classe, ce qui permet de développer une meilleure relation avec chaque élève. (Personnellement, je vois aussi l’avantage d’avoir moins de conseils de classe en fin de période ! )

En ce qui me concerne, en voyant les super équipements dont les profs disposent, j’aurais été ravie de donner cours là-bas. 😇

La salle des profs est lumineuse, confortable et très spacieuse, l’espace cuisine est aussi très bien pourvu (ils ont un appareil à panini ! 😱) sans parler des vestiaires, des lockers et des douches individuelles mises à disposition.

Ces infrastructures leur paraissent normales car le sport est un aspect important de la vie ici. Il n’est pas rare de voir des profs arriver à vélo ou après leur footing du matin. Il faut donc leur proposer une douche pour travailler dans de bonnes conditions. CQFD.

Qu’as-tu pensé de ce nouvel article ?
Donne-moi ton avis et partage ton expérience en commentaires 😊👇

Tu veux recevoir directement des idées dans ta
boîte mail pour travailler moins et mieux ?

Inscris-toi à ma newsletter « Le Déclic de la semaine »
pour les recevoir une fois par semaine !

stickers gratuits personnaliser ses cours