Aaah les corrections de copies ! Que ce soit des évaluations formatives ou certificatives, je pense que c’est la partie du métier que les profs aiment le moins.😅

Pourtant, elle est essentielle car elle est supposée aider les apprenant·es à voir et comprendre leurs erreurs pour … apprendre tout simplement ! On n’apprend pas (ou rarement) sans faire d’erreur.

L’enjeu pour le prof est donc d’être clair·e sans y passer toute sa vie car il y a d’autres tâches à effectuer. Pour me donner un coup de pouce, j’ai donc créé un code de correction que je te partage dans cet article.

  Pourquoi créer un code de correction ?

L’enjeu du temps passé à corriger est effectivement un argument de poids pour les profs qui ont beaucoup de classes ou des bilans d’évaluation très longs. Mais il est aussi du côté des apprentissages !

Combien de fois n’avons-nous pas écrit des commentaires détaillés qui n’ont pas été lus ou à peine survolés par nos apprenant·es ? 😭

C’est d’ailleurs souvent le cas pour les élèves en difficulté (qui auraient bien besoin de les lire et d’en tirer profit !). C’est là que le bât blesse : ces élèves en difficulté ne le sont pas par hasard. Mauvaise lecture de consigne, mauvaise compréhension de la matière, problème de méthode…? Pourquoi en rajouter une couche avec des commentaires littéraires qu’ils/elles devront prendre de longues minutes à déchiffrer? C’est la méthode qui nous paraît la plus évidente puisque nous avons leur test sous les yeux et pourtant, pas forcément la plus efficace. 🤔

  Comment créer un code de correction ?

Une piste de solution que j’utilise, c’est donc passer par un code de correction. De mon côté, j’utilise 4 marqueurs fluo pastels pour souligner les erreurs commises en fonction des catégories dans des expressions écrites d’apprenant·es en FLE :

    • le jaune est destiné à l’orthographe et aux accords (masculin-féminin / singulier-pluriel)
    • le vert est destiné à l’emploi des mots et leur sens (le mot est bien écrit mais dans ce contexte, je ne comprends pas ce que l’apprenant·e veut dire)
    • le rose est destiné aux répétitions qui mériteraient l’usage d’un pronom
    • le bleu est destiné aux erreurs de conjugaison (mauvais temps, mauvaise personne, problème de concordance …)

C’est bien joli mais comment l’apprenant·e comprend où je veux en venir ?

Par l’utilisation de mon en-tête de page où tout est expliqué et contextualisé :

Pour gagner du temps là-dessus, je vous recommande fortement la création et l’utilisation de templates. Utiliser la même structure, les mêmes formules aide les apprenant·es à s’y retrouver et à entrer dans votre logique personnelle.

Si vous n’imprimez pas en couleurs, il suffit de laisser des petits cadres vides dans lesquels vous ferez un trait de couleur au moment de de la correction. 😉

  Aider l’apprenant·e à s’approprier ce code de correction

✅ Une fois le texte corrigé et annoté brièvement, je le rends à la personne qui entame alors la phase de correction.

Je recommande pour les 2-3 premières fois d’accompagner les apprenant·es pour qu’ils·elles arrivent à pleinement s’approprier ce code. De nouveau, il faut trouver une logique dans la correction : Par quoi commence-t-on ? Pourquoi ? Quelles sont les ressources où je peux trouver les réponses ?

Dans mon exemple, je commence par corriger les erreurs faciles : les jaunes, celles d’orthographe. Ensuite viennent les erreurs roses (les répétitions) et puis les bleues (la conjugaison). Les erreurs qui prennent le plus de temps sont les vertes (le sens de ce qu’on écrit, l’emploi des mots adéquats) donc je les garde pour la fin.

💪 Le texte est alors réécrit au fur et à mesure et les couleurs disparaissent peu à peu. Voir qu’ils/elles sont capables de se corriger facilement pour les erreurs « faciles » leur donne confiance en eux/elles pour la suite.

Bonus pour le prof : la proportion de présence des couleurs m’aide à rédiger mon commentaire final. Par exemple, quand il n’y a (presque) pas de jaune, je peux féliciter l’apprenant·e pour sa maîtrise de l’orthographe ou encore l’emploi des pronoms si le rose est inexistant. Ça aide à trouver du positif dans une copie qui, parfois, comporte de nombreuses erreurs.

  D’autres pistes pour compléter le code de correction

Communiquer avec tes apprenant·es et les aider à commettre moins d’erreurs est un objectif essentiel dans ta pratique.

En plus du code de correction qui sera propre à ta matière, tu peux aussi utiliser d’autres outils comme les grilles d’évaluation détaillées par objectifs, les commentaires vocaux enregistrés dès la correction de la copie et uploadés avec Digirecord puis imprimés sur un QR code avec une petite imprimante thermique et collé sur la feuille de l’apprenant·e.

Pour t’aider à avoir un aperçu des difficultés, j’avais également partagé dans ce post une idée de grille de suivi à utiliser lors des bilans (que tu peux voir ci-contre).

Point trop n’en faut cependant au risque de noyer les apprenant·es sous les informations. Trouve ce qui vous convient le mieux à elles·eux et à toi-même. 😊

Créer un tableau des difficultés pour écrire son feedback

Mille autres possibilités existent encore pour rendre tes corrections plus efficaces pour toi et pour tes apprenant·es ! 😃

Partage-nous les tiennes en commentaires de cet article ↓

Optimiser ses corrections pour passer moins de temps à corriger

Tu veux découvrir 13 autres astuces pour arrêter de passer ta vie à corriger ?

Inscris-toi à mon atelier « Optimiser ses corrections » pour en profiter !

Tu auras accès à

✅ un atelier vidéo de 1h15 dans lequel je présente 13 astuces pour gagner du temps lors des corrections et comment les mettre en place.

✅ deux chapitres sur les chronotypes (pour découvrir le tien et apprendre à en tenir compte dans ton organisation quotidienne)

✅ le partage et la création du tableau récap’ des difficultés (que tu vois ci-dessus)

✅ 14 comptes-rendus des conférence du Cnesco autour de l’évaluation au service des apprentissages

Optimiser ses corrections pour passer moins de temps à corriger