De la résolution à l’objectif concret

Si tu as déjà lu mon article sur l’équilibre vie pro/vie perso, tu sais déjà que je visualise le temps plutôt sous forme de piliers. Quand je vous ai demandés sur Instagram quelles étaient vos résolutions de rentrée, j’ai eu plein d’exemples qui vont me permettre d’illustrer mes propos dans cet article (et qui te permettront d’y voir plus clair, je l’espère).

Mirentxu du compte Blogespagnol m’a dit un truc hyper intéressant : “Je ne prends pas de résolutions mais je pose des intentions.” Et au fil de la discussion, je me suis rendu compte qu’on avait un fonctionnement similaire : derrière chaque objectif se trouve une intention / une valeur liée à un pilier de vie.

Je ne te le cache pas : ça aide d’avoir fait le tri en amont sur ce que sont nos valeurs et ce qui est important pour nous. Ce travail d’introspection est précieux et va t’aider à cibler des objectifs SMART qui seront pertinents pour toi.

Si tu ne connais pas encore la méthode SMART, c’est très simple : le but est de se fixer des objectifs …

Pour illustrer cette méthode, je vais repartir de 2 des résolutions que vous m’avez partagé sur Insta :

  Exemple #01 : « Corriger mes copies au fur et à mesure »

A première vue, ça paraît clair, pas vrai ? Pourtant, j’ai mille questions à poser :

• • “au fur et à mesure”, ça veut dire quoi ?
  • tu souhaites les rendre aux élèves dans quels délais ?
  • comment est-ce que tu vas mettre ça en place dans ton quotidien ?
  • tu veux atteindre ça pour quand exactement ? dès le début de l’année ? ou tu veux réussir à l’atteindre de manière progressive ?
  • comment est-ce que tu vas savoir que ta résolution sera respectée ? quel sera l’indicateur évident qui te donnera satisfaction car tu auras respecté cet engagement vis-à-vis de toi et de tes élèves ?

Si je voulais transformer cet exemple en objectif SMART (pour moi, bien évidemment, je ne suis pas dans la vie de la personne qui s’est fixé cette résolution), voici ce que ça donnerait :

• • Je vais organiser mon quotidien afin de corriger chaque tas de copies reçu (spécifique)
  • pour les rendre aux élèves max. [X] jours après l’évaluation (mesurable)
  • car j’ai prévu de faire passer max [X] évaluations par semaine, ce qui correspond à max [X] copies par semaine (réaliste + atteignable).
  • Je veux travailler sur cet objectif et l’atteindre pleinement d’ici le [DATE]. (temporellement défini)

On peut imaginer que derrière cet objectif se cache l’intention d’être plus serein.e et arrêter de se sentir dépassé.e par les corrections. A présent, l’intention et l’objectif sont alignés et il ne reste plus qu’à définir les actions à mettre en place pour y arriver.

  Exemple #02 : « Mieux m’organiser »

Grand classique s’il en est ! 😃 Avant de passer à la transformation de cet exemple, je te rappelle que tu as à ta disposition toute une série d’articles sur ce blog pour t’aider dans cette intention, de même qu’un challenge gratuit de 3 jours pour t’aider à faire le 1er pas vers une meilleure organisation. ✨

A nouveau ici, je ne suis pas dans la tête de la personne mais je vais imaginer ce qui pourrait se cacher derrière cette résolution très vague.

On peut imaginer que cette personne s’est laissée dépasser par le métier l’année dernière (peut-être même qu’elle a frôlé l’épuisement) et qu’elle se dit “cette année, c’est fini !”.

Le chemin vers une organisation adaptée est parfois long mais je transformerais cette résolution comme ceci :

• • • Durant toute cette année scolaire, entre le [X] août et le [X] juillet (temporellement défini),
    • je vais mettre en place ces habitudes :
      • • [X]
        • [Y]
        • [Z] (spécifique)
    • et réaliser ces actions chaque jour / semaine /mois (mesurable)
    • car, en fin d’année dernière, j’avais déjà commencé à [X] / j’avais déjà réussi à [Y] … (atteignable et réaliste)

Je pense qu’à ce stade, tu commences à voir et à comprendre de manière plus nette en quoi les objectifs sont plus utiles que les résolutions ou que les simples intentions. Ils sont là pour te donner des pistes d’actions concrètes, pour que tu saches par où commencer et te poussent à réfléchir à comment résoudre ta problématique actuelle.

L’avantage de cette transformation, c’est que ça te permet d’être au clair avec ce que tu veux et de savoir si oui ou non, ton intention a été respectée et ton objectif atteint grâce au temporellement défini.

D’autres exemples reçus qui sont plus orientés “objectifs” :

• • Faire entre 10 et 20 min de Yoga le matin avant d’aller au collège. → ça implique une temporalité (5 jours / semaine), une action spécifique et mesurable (le temps accordé au Yoga) et la fourchette laisse une certaine souplesse à la personne et rend l’objectif réaliste et atteignable (si je me réveille en retard, ce sera 10min, si j’ai passé une mauvaise nuit, je peux en faire 20).
• • Ranger mon bureau et mes prépas tous les weekends. → Une action +/- spécifique et +/- mesurable (que met-on derrière “ranger”?) peut-être réaliste (selon le nombre de préparations à ranger ^^) et temporellement définie.

  Ajouter des paliers à ces objectifs

Une piste intéressante pour donner de la flexibilité à tes objectifs, c’est de les créer en imaginant des paliers à atteindre. Parfois, on a du mal à savoir ce qui est vraiment réaliste et soit, c’est trop facile soit beaucoup trop hardcore. (D’où le fait que je préfère dire “atteignable” et pas “ambitieux” car dans ma vision, “atteignable”, c’est “ambitieux mais pas out of reach” et ça rejoint le “réaliste”.)

Ainsi, tu peux ajouter un palier “bien”, un palier “mieux” et un palier “wahou!” à tes objectifs SMART. Si je reprends mes deux exemples précédents :

Je vais organiser mon quotidien afin de corriger chaque tas de copies reçu pour les rendre aux élèves max. [X] jours après l’évaluation car j’ai prévu de réaliser max [X] évaluations par semaine, ce qui correspond à max [X] copies par semaine. Je veux travailler sur cet objectif et l’atteindre pleinement d’ici le [DATE].

Si je veux, je peux mettre les paliers sur l’aspect mesurable de l’objectif ou bien sur sa temporalité. Par exemple, un palier “bien” serait de dire que je rends ces copies 10 jours max après réception. Un palier “mieux” serait de fixer ce délai à 7 jours. Et un palier “wahou!” serait de le fixer au lendemain.

De cette façon, ça te permet de respecter ton intention (= ne pas te sentir dépassé.e par tes copies) tout en te laissant de la flexibilité et du mou dans ton côté peut-être intransigeant vis-à-vis de toi-même.

Le palier “bien” = ton minimum à respecter.

Le palier “mieux” = ce qui se rapproche peut-être le plus de ton objectif idéal

Le palier “wahou!” = ce que tu pourras faire si les étoiles s’alignent, de manière exceptionnelle et dont tu seras particulièrement fièr.e si ça se produit

Si je mets les paliers BMW sur la temporalité dans cet exemple, on pourrait fixer

• • un palier “bien” au 1er décembre
  • un palier “mieux” au 1er novembre
  • un palier “wahou!” au 1er octobre

Pour l’exemple n°2, je pourrais ainsi établir ces paliers :

Attention à ne pas compliquer inutilement le schmilblick et à mixer plusieurs paliers entre eux. Réfléchis à ton intention, pose ton objectif en conscience et détermine les actions que tu vas mener à bien pendant la période définie. Quelles actions et quelle temporalité ont le plus de sens d’après l’intention que tu veux respecter ?

L’avantage des paliers, c’est que si tu as atteint ton palier “bien” plus tôt, tu peux alors viser le “mieux” et ainsi de suite. C’est à la fois challengeant et gratifiant de se voir avancer 💪

  Faire le suivi des actions

Si j’ai réussi à garder ton attention jusqu’ici, j’en suis plutôt fière car c’est souvent à cette étape qu’on lâche du lest ! A présent que tu as défini tes objectifs et tes actions, c’est hyper clair dans ta tête 🥳

Le danger, ce serait de les oublier et d’avoir fait tout ça pour rien.

Il va donc falloir que tu penses à montrer ces engagements à ton cerveau pour ne pas perdre le cap. En vrac, voici quelques idées pour y arriver :

• • les afficher dans ton journal de bord
  • en faire un joli fond d’écran pour ton PC / ta tablette / ton téléphone
  • les consigner dans ton bullet journal si tu en tiens un
  • les afficher sur un (joli) panneau d’affichage dans ton bureau (avec illustrations pour voir les accomplissements visés / les bénéfices que tu peux en tirer à la manière d’un vision board)

Quoi qu’il en soit, il va falloir te préparer un petit outil pour y penser et pour effectuer le suivi de ces actions (est-ce que tu les accomplis ? est-ce qu’elles sont efficaces ? est-ce qu’il ne faudrait pas les réajuster ? )

Car oui, l’ajustement va faire pleinement partie de tes pratiques d’objectifs. Souvent, quand on a du mal à atteindre un objectif, on se contente de faire l’autruche et de dire “pfff de toute façon, c’est pas pour moi, j’y arrive jamais…”