Cela fait plusieurs mois que j’ai découvert l’existence des neurosciences dans le domaine de l’éducation. D’abord découvertes au détour de comptes Instagram comme celui d’ Eternellement humains, ma curiosité a été piquée et j’ai voulu en apprendre plus lorsqu’un neuromythe a été débunké: celui de la pyramide des apprentissages avec le cône théorisé par Edgard Dale 🤯 Tu sais celui qui dit qu’on retient 90% de ce qu’on fait, 70% de ce qu’on dit … et seulement 10% de ce qu’on lit ?
D’autres mythes se sont succédé dans son feed au fil du temps, si bien que j’ai pas mal remis en question mes certitudes en matière de psychologie de l’éducation. J’ai alors poussé mon intérêt en cherchant un livre accessible sur le sujet et je suis tombée sur Les Neurosciences en éducation. Mythes et Réalités.
Aujourd’hui, je te donne mon avis dans cet article !
Informations générales
Auteurs/ices : Emmanue SANDER, Hippolyte GROS, Katarina GVOZDIC, Calliste SCHEIBLING-SEVE
Titre : Les Neurosciences en éducation. Mythes et Réalités.
Maison d’édition : Retz
Nombre de pages : 158
Prix : 9 € (2022)
Résumé : Avec les progrès extraordinaires de l’imagerie cérébrale, avons-nous l’espoir de percer – enfin – les mystères de l’apprentissage ? Y a-t-il de véritables révolutions pédagogiques à attendre de l’intégration des neurosciences aux sciences de l’éducation ?
Certains en sont convaincus et nous annoncent le grand soir pédagogique, favorisant ainsi l’émergence de neuromythes. Issues d’une interprétation souvent peu rigoureuse des neurosciences, ces nouvelles croyances se sont répandues sous forme de raccourcis séduisants mais caricaturaux et imprécis : « Tout se joue avant 3 ans » « Les écrans modifient notre cerveau », « À chacun son style d’apprentissage »…
Ce sont ces neuromythes sur l’éducation que décryptent les auteurs, enseignants et chercheurs. S’appuyant sur les recherches les plus récentes, ils reformulent, contextualisent et mettent en perspectives ces affirmations pour déterminer ce qui relève du mythe et de la réalité. Ils fournissent ainsi des clefs pour comprendre et interpréter les études scientifiques et se former un avis éclairé sur les grands enjeux éducatifs de cette décennie.
Sommaire :
1. Dans l’IRM, tout s’éclaire
2. Tout se joue avant … ans
3. A chacun son style d’apprentissage
4. Il existe 8 formes et demie d’intelligence
5. Quand je dors, j’apprends
6. Se tromper, c’est échouer
7. Si je veux, je peux
8. Au contact des écrans, notre cerveau et notre façon d’apprendre se transforment
Ma chronique
Pas facile de remettre en question les vérités qu’on tenait pour acquises et vraies depuis plusieurs années ! Et pourtant, quand on est enseignant.e, je pense que c’est une étape nécessaire (bien que parfois douloureuse) par laquelle il faut passer pour continuer à remplir notre mission d’éducateur-ice.
Difficile aussi pour moi de dire avec précision où j’ai pu apprendre et intégrer certains des lieux communs analysés dans ce livre. 🤔 Le plus important n’est-il pas au final le recul que cette lecture m’aura apporté ?
Chaque chapitre vise à mettre en perspective une affirmation communément admise par la société ou le milieu enseignant. Depuis « tout se joue avant l’âge de … ans » jusqu’à « les écrans déforment notre cerveau et notre façon d’apprendre », les auteurs-ices visent à exposer l’état actuel de la recherche sur ces différentes questions ô combien intéressantes.
La manière dont l’ouvrage est construit le rend extrêmement accessible : chaque mythe est exposé en quelques paragraphes, un état de la recherche est effectué parfois sous différents angles (sans hésiter à critiquer le protocole des études existantes pour en pointer les biais méthodologiques parfois) avant de proposer une conclusion en deux pages maxi.
Personnellement, j’ai beaucoup aimé découvrir les chapitres consacrés aux styles d’apprentissage (tu sais : les styles visuel, auditif, kinesthésique), aux intelligences multiples et à l’effet supposément néfaste des écrans sur notre manière d’apprendre. Celui consacré à la place de l’échec/erreur dans les apprentissages m’a beaucoup éclairée également. Entre ce que j’exprime de manière consciente et mes automatismes inconscients, il y a parfois un petit fossé. La lecture du livre m’a permis d’avoir quelques déclics alors que je démarrais la lecture en me disant « bah bien sûr que c’est faux, pffft!« . Tout est dans la nuance et dans nos croyances profondes, à bien des égards.
Le chapitre 7 (Si je veux, je peux) consacré au lien entre la motivation et la réussite est celui qui m’intéressait le moins car ce postulat a déjà été réfuté par la sociologie il y a de nombreuses années. Il a juste confirmé ce que je savais déjà.
Enfin, si ta curiosité a été davantage piquée plus qu’elle n’a été assouvie, les auteurs-ices proposent une belle bibliographie d’études et de sources utilisées pour la rédaction de chaque chapitre ! De quoi occuper tes longues soirées d’hiver au coin du feu. 😏
Le plus difficile après la lecture de ce bouquin à présent, c’est de ne pas poster de commentaires sauvages sous les posts Insta que je vois passer et qui contribuent à relayer ces mythes. 😬 (Oui, j’ai un caractère impulsif, comme tout le monde 😁) Surtout qu’en général, ce post part d’une bonne intention… A la place, je préfère renvoyer vers cet article qui, je l’espère, donnera envie de lire ce livre !
En bref, Les Neurosciences en Éducation aura été pile la porte d’entrée que je cherchais pour commencer à me documenter dans ce domaine ! Si, comme moi, tu es novice et que tu as peur du grand charabia scientifique, que tu cherches de la vulgarisation accessible mais qui ne simplifie pas à outrance, je pense qu’il pourra aussi combler tes attentes, surtout vu son tout petit prix. Je pense poursuivre mes lectures dans ce domaine avec des ouvrages un peu plus poussés sur le fonctionnement du cerveau.
As-tu lu ce livre ? Te tente-t-il ? En as-tu d’autres à me recommander ?
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